AFAPE Chambéry: les échos du colloque du 24 avril

Quand les politiques savent s’écouter et écouter…

 

          Ce jeudi, salle Jean Renoir, l’AFAPE Rhône-Alpes (union régionale des jumelages et associations franco-allemandes), en lien avec la maison de l’Europe d’Albertville et de la Savoie, 6 comités de jumelages de Savoie ont organisé une soirée sur le thème : « l’Unité de l’Europe, une ardente obligation franco-allemande », en partenariat et avec le soutien de la société franco-allemande chambérienne Böllhoff-Otalu. Un public nombreux a pu assister à un grand moment de citoyenneté européenne lors d’un débat de très haut niveau, proposé et animé par M. Ménudier, professeur à l’université de Paris – III et Monsieur Henri-Georges Brun, président de la Maison de l’Europe d’Albertville et de la Savoie.

Monsieur Michel Dantin, député européen sortant PPE, maire de Chambéry, Monsieur Otman El Harti, candidat PS aux prochaines élections européennes et Monsieur Aldebert Dorpmund, du comité directeur du SPD à Paris, ont répondu aux questions, parfois directes, toujours en prise avec le vécu et les attentes du public.

A la question posée au député sortant sur sa connaissance du fonctionnement des institutions européennes, Michel Dantin a insisté sur l’aspect très concret des travaux du Parlement Européen, en prenant pour exemple le problème du divorce d’un couple binational : sur quelle législation s’appuyer pour régler la séparation ? Il a été voté que serait applicable la loi du pays où a été célébré le mariage.

Ensuite, Henri Ménudier a proposé au candidat PS de répondre aux questions suivantes : Quelles étaient ses motivations, ses attentes ? Que souhaitait-il faire évoluer ? Très impliqué et au fait des dossiers européens, Otman El Harti nous a fait partager son enthousiasme face à cette Europe en construction qui est porteuse d’espoir. Il souhaite que le Parlement ait plus de pouvoir.

Enfin, Aldebert Dorpmund nous a expliqué que, dans son pays, les élections se font sur une liste nationale et non de circonscription comme en France, d’où un ancrage régional moins marqué et une campagne moins passionnée.

Après ce premier jet de questions, des thèmes plus économiques, sociaux, et comportementaux des divers pays de l’UE ont été abordés. Parmi eux, la notion de « politique juste » plutôt qu’ « égalitaire », illustrée par l’exemple suivant :  Si on apporte une aide de 300 € à tous les Européens d’un secteur économique en difficulté, pour un Français ou un Allemand c’est un petit coup de pouce, pour des citoyens de pays aux revenus moyens plus faibles, cela pourrait  représenter jusqu’à un mois de salaire et provoquerait des déséquilibres par rapport aux autres secteurs économiques de ce pays. Ainsi il vaut mieux parler de soutien juste, adapté à chaque pays, plutôt qu’égalitaire, et travailler dans ce sens.

A travers cet exemple est démontré le besoin de se connaître, d’échanger, de se comprendre, car le même mot n’est pas forcément compris de la même manière suivant la culture de chaque pays.

Michel Dantin a fait remarquer que l’Europe s’est construite sur la paix mais que cette valeur est oubliée des jeunes générations, ce qui, entre autre, laisse monter les nationalismes.

Otman El Harti est moins pessimiste et rappelle que sa génération (35-40 ans) est reconnaissante du travail de réconciliation accompli par nos aînés.

Les trois interlocuteurs se sont rejoints sur le constat suivant : L’Europe s’est construite avec les élites, mais doit surtout s’épanouir avec la société civile.

Les incidences du niveau de compréhension entre les dirigeants français et allemands ont également été évoquées. Ont été rappelés les couples franco-allemands célèbres : Konrad Adenauer / De Gaulle, Helmut Kohl / Mitterrand, Merkel / Sarkozy…

Chaque fois que le couple exécutif a bien fonctionné, l’Europe a pu avancer. Quand les rapports sont tendus, la recherche d’autres partenaires par chacun de nos deux pays fait patiner la progression de l’Europe. Par exemple la recherche d’une coopération privilégiée avec la Grande-Bretagne révèle très vite ses limites et le partenariat franco-allemand s’impose de nouveau.

Les rapports ont souvent été difficiles lors des premiers échanges entre nos dirigeants, de droite comme de gauche, mais ensuite ils ont toujours su se comprendre. C’est une « ardente obligation franco-allemande »

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